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CIVE
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CLAD
tères : formule dentaire; ^ incis. , -^ can. et ~ mo-
laires, au total quarante (les canines sont assez
fortes et les molaires ainsi disposées , supérienre-
ment trois fausses molaires de chaque côté , un peu
coniques et comprimées, une carnassière grande,
tranchante, aiguë, presque tricuspide, et deux
tuberculeuses ; inférieurement quatre fausses mo-
laires, une carnassière forte, Licuspide, et une
seule tuberculeuse) ; têtelongue, museau pointu;
nez terminé par un mufle assez large, ayant les
narines grandes et percées sur ses côtés; pupilles
se contractant en une ligne étroite; langue à pa-
pilles cornées; pieds pentadactyles, h doigts séparés
et mimis d'ongles h demi rétractiles ; une poche
plus ou moins profonde , placée entre l'anus et les
organes de la génération, et renfermant, dans la
plupart des espèces, une matière grasse odorante;
queue longue , couverte de poils ; pelage bien
fourni , variable pour la longueur et le système de
coloration , qui cependant peut se rapportera une
série de taches longitudinales ou arrondies dispo-
sées sur un fond brun ou jaunâtre.
Les deux groupes que l'on a établis dans le
genre Viverra, sont ceux des Civettes proprement
dites et des Genettes.
i" Sous-genre, les Civettes. Elles ont une po-
clie profonde et qui se remplit d'une sorte de pom-
made, dont l'odeur est très-forte. On ne trouve
point ces animaux en Europe.
Civette vulgaire, Viverra civetta. La Civette
est une espèce des contrées chaudes de l'Afrique,
principalement de l'Abyssinie, de la Guinée, du
Congo ; sa taille est celle du renard , mais son corps
est plus allongé et moins élevé sur jambes. Elle
a sur un fond gris des bandes transversales, étroites
et parallèles l'une à l'autre, plus larges sur les
côtés du' corps et les cuisses et quelquefois assez
rapprochées, et contournées pour former des ta-
ches œillées; la queue a quatre anneaux bruns sur
ses deux premiers tiers, le reste étant noir; cou
blanc inférieurement, avec des bandes noires.
Entre l'anus et le pénis chez le mâle , ou la vulve
chez la femelle , est placée l'ouverture de la ca-
vité dans laquelle se fait la sécrétion de l'humeur
odorante. Cette cavité, dont la grandeur varie un
peu suivant les sujets , est une sorte de poche au
fond de laquelle s'ouvrent deux autres poches plus
petites, à parois glanduleuses, inégales et bosselées
extérieurement, et dont chaque bosselure'corres-
pond à un follicule sécréteur : chacun de ces fol-
licules en contient d'autres plus petits dans son
épaisseur, qui versent le produit de leur sécrétion
dans la cavité commune. Là, cette humeur s'é-
paissit et prend la consistance d'une forte pom-
nïade.
Les Civettes sont des animaux farouches et
carnivores , qui ont l'habitude de sortir le soir et
la nuit seulement , pour aller chasser les petits
mammifères et aussi les oiseaux. Elles se tiennent
dans les pays sablonneux ou sur les montagnes ;
dans certains lieux habités, elles cherchent, comme
lies renards, à s'introduire dans les poulaillers.
Pour se procurer plus abondamment la matière
qu'elles sécrètent, on a l'habitude, dans quelques
contrées, de les élever dans une sorte de domesti-
cité; pendant long- temps les Hollandais en ont pos-
sédé un certain nombre à Amsterdam. On a soia
de les tenir dans des cages étroites où elles ne peu-
vent se retourner, et lorsqu'on veut s'emparer de
leur pommade on ouvre la cage par derrière, et
avec une cuiller on la racle dans la poclie où elle
s'est amassée. Cette opération peut être répétée
une et même deux fois par semaine. Nous avons
fait représenter cette espèce dans notre Atlas ,
pi. 112, fig. 1.
La Civette ( le nom de l'animal a été donné au
produit qu'on en obtient) est une matière épaisse,
grasse , onctueuse et de la consistance du miel ou
de l'axonge; sa couleur, presque entièrement blan-
che peu après qu'où en a fait la récolle, devient
brune avec le temps ; son odeur est extrêmement
forte , fétide même , et sa saveur acre et brûlante.
D'après l'analyse qu'en a fîiite M. Boutron-Char-
lard (Journ. Pharm. t. lo) , la Civette se compose
des substances qui suivent : ammoniaque, élaïno,
stéarine , mucus , résine , huile volatile , matière
colorante jaune et quelques sels. Elle a été long-
temps employée en médecine comme stimulante
et antispasmodique; mais aujourd'hui elle est
presque entièrement abandonnée.
Zibet , Viverra zibet'a , est une autre espèce
du sous-genre des Civettes; elle a beaucoup derap-
port avec la précédente, et a même été confondue
avec elle par quelques auteurs; elle s'en distingue
cependant par sa coloration ; les taches de son dos
et de ses flancs sont plus nombreuses et toutes
pleines , quelquefois assez rapprochées pour for-
mer des lignes ; il règne le long de l'épine une
bande noire bien distincte. La gorge est blanche
avec deux bandes noires de chaque côté , la queue
longue et couverte d'anneaux noirs plus nom-
breux. !
Le Zibet habite l'Inde , on connaît fort peu ses
habitudes. Sa pommade, quoique très-odorante,
n'est point employée en Europe à cause de l'éloi-
gneraent du pays où on le trouve.
Civette dHardwich, Viverra Ilardwichii , est
une espèce peu connue qui provient de Java. On
ne peut non plus rien dire de positif sur une autre,
décrite par Pallas sous le nom de Viverra herma-
phrodites, et qui vient, dit-on , de la côte de Bar-
barie.
a' Sous- genre, les Genettes. Elles se reconnais-
sent à leurs poches qui sont plus petites et rédui-
tes à un simple enfoncement. Les espèces sont
plus nombreuses, on en trouve une en Europe.
C'est la Genette d'Europe, les autres sont étran-
gères. Ce sont : la Genette de Barbarie, celle du
Sénégal, la Genette panthérine, la Fossane , la
Civette noire , la Civette de l'Inde , la Civette
bondar et la Civette rayée. Nous en parlerons plus
longuement h l'article Genette. (Gerv.)
CLADOBATE, Cladobates. ( maji. ) M. Fréd.
Cuvier a donné ce nom aux animaux du genre
Tupaia , que d'autres naturalistes ont appelé So-
rexglis et GA'w^'ex. Les Tupaias (wy. ce mot pour |